
Il fait gris, la pluie cogne sur les feníªtres, un chant qui berce, qui endort. Elle dépose son livre prés de lit, l’histoire d’un jeune décervelé qui ríªvait de devenir écrivant tout en oubliant sa jeunesse et sont imagination dans des bars baignés dans la lumií¨re artificielle des néons et dans les voiles irréguliers de la fumé, et en usant de sa force et de ses charmes, pour assouvir ses désirs et impulsions primaires en baisant les premií¨res minettes se jetant í son cou. Un livre dépourvu, d’émotion , quelques faibles rebondissements, histoire d’éviter un contenu trop linéaire peut íªtre. Pas la moindre ivresse. Un livre pour étourdir un esprit peut íªtre déjí ankylosé.
Bref... elle ferme les yeux. Elle a envie de s’assoupir, de tomber dans le monde des ríªves, d’oublier le paysage qui l’entoure. Mais c’est impossible. Ces yeux verts surgissent comme í chaque fois depuis quelque temps, dí¨s elle ferme les yeux. Ils la poursuivent dans toutes ses tentatives d’échapper í ce monde.
Ces yeux verts, dans lesquels elle se perdait... il y a si longtemps. Ces eux qui lui ouvraient des horizons infinis. Ils faisaient disparaitre les murs de la chambre pale, qui l’emprisonnait, qui lui dévorait son enfance, ses ailles, sa joie. Ils étaient le seul obstacle au temps. Ils arrivaient í l’arríªter, í l’amorcer, í le blesser, í le tuer... Ils l’absorbaient, elle, et le seul bruit qu’elle entendait c’était le son trí¨s mexicain d’un tambour – les battements de son cœur. Il y avait míªme le soleil brí»lant du Mexique, qui caressait et réchauffai sa peu froide mais moite et son cœur d’habitude engourdit mais dans ces moments réveillé, plein de joie et d’amour. Ils suffisait seulement qu’ils lui sourient...
Ne pouvant donc s’í´ter cette image de son esprit anesthésié, l’idée de peindre ces yeux émeraude, la traverse et s’empreint en elle. Peindre ! Peindre ! Ces mots ne cessent de résonner dans ses oreilles, dans sa tíªte fatigué. Au début il parviennent í elle comme les cris et les applaudissements des spectateurs qui appellent l’artiste qui les a fait ríªver et qui vient juste de quitter la scí¨ne en emportant avec lui la magie d’un soir, puis ils se transforment en un bourdonnement infernal.
L’image des ces yeux ne la quitte pas. Elle se lí¨ve. Elle sombre dans état de mal-íªtre ; malaise, vertige et nausée l’accompagnent. Elle s’approche de son chevalet, une feuille blanche, format raisin l’attend prés du mur. Elle la prend. Elle la caresse doucement et ses grains, légí¨rement en relief chatouillent sa paume. Elle aime cette sensation. Elle la pose sur son chevalet. Elle s’approche de ses tubes de peinture et de ses pastels. Cette fois elle se décide pour la peinture. Elle aime son odeur un peu amí¨re qui l’en ivre. Elle prend aussi ses pinceaux et en choisit un, pas trop fin mais ni trop gros. Sa main tremble. Elle s’approche de la feuille... elle la regarde, pinceau et peinture í la main... elle la regarde, la regarde encore et encore sans faire aucun geste. Elle essaye d’imaginer comment elle va commencer, comment elle va cadrer son dessein. Elle tente de réfléchir ce qu’elle veut exactement que son dessin redonne, exprime. Tout ce qu’elle sait c’est qu’elle veut poser et immortaliser cette image autre part que dans son esprit. Mais son regard dévie de cette feuille blanche,peut íªtre míªme trop blanche, il s’en lasse.
Quelques rayons de soleil entrent dans sa chambre et elle crois míªme en sentir la chaleur sur ses joues. Elle ferme les yeux et se laisse caressée et envahie par la chaleur. Encore une fois elle tente de peindre, et la feuille blanche posé devant elle l’intimide, l’effraye, efface toutes ses idées, anéantit son imagination et devient une barrií¨re dans son effort de mettre de l’ordre dans le chaos de son esprit et de son cœur. Elle était son allié, sa thérapie , elle devient son ennemie .